La dévastation sociale et économique généralisée causée par la pandémie de COVID-19 a sérieusement ébranlé les industries dans le monde entier – l’industrie dentaire ne faisant pas exception. À l’instar de nombreuses entreprises non essentie lles, des milliers de cliniques dentaires partout au Canada ont été obligés par les organismes de réglementation de fermer temporairement leurs portes, réservant les traitements aux cas d’urgence afin d’aider à aplanir la courbe.
Toutefois, sous les décombres causés par la propagation du virus se cachent des histoires inspirantes de bonté et de triomphe humains, des membres de la communauté s’unissant et tendant une main secourable aux personnes dans le besoin. Nous sommes également témoins de l’union des forces d’industries disparates dans l’intérêt du bien commun.
Un exemple de cette union est l’histoire remarquable du Dr René Caissie, chirurgien maxillo-facial et partenaire de dentalcorp basé à Montréal, dont l’innovation, la bravoure et la persévérance ont joué un rôle essentiel dans la lutte du Canada contre la COVID-19.
Une nouvelle réalité grave
Compte tenu de la pénurie d’équipement de protection individuelle (EPI) à l’échelle nationale et d’une augmentation prévue du nombre de patients atteints de la COVID-19 au cours des prochaines semaines, les travailleurs de la santé de première ligne sont confrontés à une nouvelle réalité grave consistant à risquer leur vie au quotidien en raison d’une exposition accrue au virus. Les statistiques récentes sur le nombre croissant de travailleurs de la santé infectés sont inquiétantes.
« Chaque jour entraîne avec lui de nouvelles inconnues », déclare René. « Chaque ressource inexploitée et chaque collaboration manquée avec d’autres domaines de connaissance engendrent un sentiment de temps perdu et de vies perdues. Cela crée également un fort sentiment de malaise au travail, ce que je n’ai jamais ressenti dans ma carrière. Tout le monde est maintenant un patient susceptible d’être atteint de la COVID-19 ».
Après avoir modernisé sa clinique de chirurgie maxillo-faciale, la Clinique de chirurgie maxillo-faciale du grand Montréal, afin d’accueillir 100 % des patients en soins dentaires d’urgence de l’Hôpital Sacré-Cœur, René savait que lui et son équipe risquaient d’être exposés davantage au virus. Il a rapidement constaté que sa clinique ne disposait pas de l’EPI adéquat pour traiter les patients pendant la crise. Il a ressenti un fort sentiment du devoir de se protéger, ainsi que de protéger sa famille, les membres de son équipe et tout son entourage.
« J’ai un fils de deux ans qui devient dangereusement asthmatique lorsqu’il a une infection respiratoire, alors apporter ce virus à la maison n’était pas une option. En même temps, je ne pouvais pas me résoudre à abandonner ma profession, surtout en cette période où les patients ont le plus besoin de nous », affirme-t-il. « Je me dois d’être plus ouvert d’esprit et plus ingénieux que jamais afin de contribuer de mon mieux pour mettre rapidement un terme à cette situation. »
Il a commencé à chercher des solutions pour combler le manque d’EPI, mais rien de ce qu’il jugeait approprié n’était accessible. Il a donc pris les choses en main en concevant une nouvelle cagoule chirurgicale de protection jetable qui servirait de solution de rechange viable, voire plus efficace, au masque N95, car son efficacité ne dépend pas d’un ajustement approprié sur le visage de l’utilisateur. Couvrant entièrement la tête et le visage, la cagoule utilise une pression d’air positive, ce qui multiplie l’indice de protection du dispositif par un facteur de 100. La conception permet en outre de l’enlever en toute sécurité, un moment critique au cours duquel de nombreux utilisateurs d’EPI se contaminent.
« J’ai décidé que nous devions fabriquer notre propre équipement avec des matériaux facilement accessibles ici à Montréal afin que cela puisse se faire rapidement et sans avoir à dépendre de plus de facteurs externes que ce qui est absolument nécessaire », déclare-t-il.
Il a approché CCM, le plus important fabricant d’équipement pour hockey dans le monde, dont les dirigeants étaient disposés à offrir généreusement leur expertise, leur main-d’œuvre et leur équipement de pointe pour produire des équipements de protection individuelle (EPI) pour le visage à leur usine de St-Jean.
Une lumière au bout du tunnel
Les travailleurs de la santé de première ligne auront accès à de nouveaux équipements de protection individuelle (EPI) pour le visage dans les prochaines semaines.
René espère que cette fourniture d’EPI rassurera les autres professionnels de soins de la santé qui se trouvent en première ligne de la lutte contre le coronavirus. « Je sais que je ne suis pas le seul professionnel de la santé à avoir envisagé de rester à la maison pour aider un proche vulnérable et j’espère que cette mesure permettra à plus de travailleurs de la santé de continuer à travailler en toute sécurité avec l’esprit plus tranquille. »
Au bout du compte, René garde espoir dans les mesures collectives qui sont prises par les Canadiens afin d’endiguer la crise.
« Ces derniers jours, après avoir travaillé en étroite collaboration avec des personnes de domaines différents (des concepteurs, des travailleurs de la santé, des professionnels de différents secteurs, pour ne nommer que ceux-là) qui sont disposées à prendre du temps pour partager de leurs connaissances, j’ai réalisé que presque tout le monde désire offrir son aide. En effet, lorsqu’on leur en donne l’occasion, les gens sont prêts à faire preuve de générosité. J’ai de l’espoir pour l’avenir. »