Gary Glassman, DCD, (F)CRCDC, chef des services dentaires chez dentalcorp; Julian Perez, J.D., vice-président principal, Gestion du risque et de la conformité, dentalcorp
Le 20 septembre 2021, l’Ordre royal des chirurgiens dentistes de l’Ontario (l’organisme de réglementation dentaire de l’Ontario) a invité tous les dentistes à « soutenir les efforts de vaccination, à adopter un comportement responsable… et à vaincre la réticence à la vaccination. » Ailleurs au pays, les organismes de réglementation dentaire ont recommandé que tous les dentistes et les professionnels en soins buccodentaires se fassent vacciner contre la COVID-19. L’organisme de réglementation de l’Î.-P.-É. est allé encore plus loin en rendant la vaccination obligatoire. Simultanément, les autorités en matière de santé publique ont publié des déclarations « recommandant fortement » aux « employeurs de mettre en œuvre une politique de vaccination au travail afin de protéger les employés et les clients contre la COVID-19 et le variant Delta ».
À la fin de l’été et au début de l’automne, le monde dentaire, à l’instar de nombreuses autres professions, s’est demandé s’il fallait mettre en œuvre des politiques de vaccination et, si oui, comment il fallait s’y prendre. Des questions du genre « Les politiques de vaccination sont-elles légales? » et « Pouvons-nous nous permettre de perdre un membre de l’équipe qui n’est pas vacciné? » ont dominé les discussions. Avec de nouveaux variants qui font leur apparition plus vite qu’il n’en faut à la population pour apprendre l’alphabet grec, la gestion des questions liées à la COVID-19 restera une priorité pour les mois, voire les années, à venir. Cet automne, nous avons mis en place une politique de vaccination dans l’ensemble du réseau de dentalcorp. Voici quelques-unes des leçons que nous avons tirées de l’exercice.
Les politiques de vaccination doivent être nuancées. La vaccination obligatoire constitue un type de politique de vaccination parmi d’autres. Selon notre expérience, une politique souple peut souvent atteindre les mêmes objectifs, tout en permettant de travailler avec des membres de l’équipe qui ne peuvent ou ne veulent pas se faire vacciner. Proposer des tests de dépistage périodiques de la COVID-19 aux membres de l’équipe est une excellente façon de réduire le risque d’éclosion dans votre clinique. D’autres options consistent à demander aux personnes non vaccinées de porter un ÉPI plus performant, d’éviter les rencontres sociales à l’intérieur du bureau ou de se conformer à certaines mesures de sécurité relatives à la COVID-19 qui ont pu être abandonnées par les organismes de réglementation. Laissez-vous une marge de manœuvre pour resserrer ou alléger votre politique en fonction des indicateurs de risque locaux.
Les politiques de vaccination s’ajoutent aux mesures sanitaires existantes pour lutter contre la COVID‑19. L’utilisation appropriée d’ÉPI, une bonne ventilation et une bonne filtration de l’air, le respect de la distance physique et, surtout, un dépistage efficace des membres de l’équipe et du personnel restent essentiels pour prévenir les infections respiratoires. Continuez de suivre les directives de santé publique et les recommandations des autorités locales de réglementation dentaire. Laisser tomber les autres mesures de lutte contre la COVID-19 une fois que l’équipe est adéquatement vaccinée peut réserver de mauvaises surprises. Rappelez-vous combien les mesures combinées de lutte contre la COVID-19 mises en place par les cliniques dentaires se sont révélées efficaces pour prévenir la transmission de la maladie, avant même que les vaccins ne soient disponibles.
Les employés adéquatement vaccinés peuvent être infectés par le virus de la COVID-19. Ne tirez pas sur le messager, mais dans une clinique où 19 personnes sont adéquatement vaccinées et qu’une seule personne ne l’est pas, il est tout aussi probable qu’un membre de l’équipe vacciné soit positif qu’un membre non vacciné. Les infections postvaccinales sont généralement moins graves; toutefois, les personnes atteintes d’une infection postvaccinale peuvent encore transmettre le virus. Par ailleurs, les personnes immunodéprimées peuvent ne pas toujours acquérir des niveaux de protection adéquats après une série de vaccins contre la COVID-19. Indépendamment du statut vaccinal, les personnes présentant des symptômes courants de la COVID-19 ne doivent pas se présenter dans votre clinique et doivent passer un test de dépistage.
Axez les politiques de vaccination sur la sécurité et non sur des considérations autoritaires. Pour plusieurs, la vaccination reste un sujet délicat. De plus, le statut vaccinal est un renseignement personnel sur la santé et doit être traité comme tel. Dans les bureaux où il n’y a qu’un ou que quelques membres de l’équipe non vaccinés, ces personnes peuvent se sentir visées par la mise en œuvre d’une politique de vaccination. La mise en place d’une politique de vaccination vise à assurer la sécurité et à prévenir les maladies; il ne s’agit pas d’isoler qui que ce soit. Une autre façon de présenter les choses est de dire qu’une politique de vaccination est un bouclier contre la COVID-19 et non une arme contre les employés dont le comportement pourrait être en désaccord avec la direction ou la personne responsable de la clinique. Quelle que soit la rigidité de votre politique, respectez la dignité des autres.
Article original publié en anglais dans le journal Oral Health.
À propos des auteurs
Le Dr Glassman contribuera aux ambitions de croissance continue de l’entreprise et à la promotion de programmes de soutien pour appuyer les praticiens dans l’offre de soins optimaux aux patients.
Endodontiste de renommée mondiale, le Dr Glassman est dentiste praticien à plein temps, conférencier international et membre du personnel de la faculté de médecine dentaire de l’Université de Toronto. Auteur de nombreuses publications, il est rédacteur en chef du journal Oral Health pour le domaine de l’endodontie.
Il est diplômé de la faculté de dentisterie de l’Université de Toronto et a reçu les bourses d’études James B. Willmott et Mosby ainsi que la bourse d’études en endodontie George Hare pour ses compétences dans ce domaine. Diplômé du programme d’endodontie de l’Université Temple, il a reçu le prix du club d’études Louis I. Grossman pour ses compétences académiques et cliniques en endodontie.
Le Dr Glassman est le président du DC Institut, un fournisseur de formation continue qui soutient le développement et la croissance des professionnels des soins dentaires grâce à des expériences d’apprentissage de haut niveau.
Julian Perez est vice-président principal de la gestion du risque et de la conformité chez dentalcorp. Il est également responsable de l’élaboration, de la mise en œuvre et de la supervision des normes, des programmes et des systèmes de l’entreprise au sein de l’entreprise afin d’aider les cliniques à offrir des soins optimaux aux patients. Ayant travaillé au sein d’un cabinet d’avocats de Wall Street à Manhattan ainsi que dans le cadre d’un programme de responsabilité professionnelle assurant la défense de plus de 10 000 dentistes dans le cadre de poursuites pour faute professionnelle, Julian possède une solide expérience dans le secteur juridique. Il est titulaire d’un baccalauréat de l’Université Yale et d’un diplôme de Juris Doctor de la faculté de droit de l’Université Columbia.